Juriste - Directrice
Association L'enfant bleu de Lyon
Accueillir une victime d’abus, quels qu’ils soient, est délicat et très souvent, elles n’ont pas été crues, entendues ou ont été dans l’obligation de garder le silence ; elles ont été niées.
Silence qui protège leur bourreau, silence qui protège la famille, silence qui évite le scandale et les « on dit » :
On doit en parler...
En parler.
Témoigner est devenu possible via les réseaux sociaux, la presse, les revues etc.
De plus en plus, L’actualité se fait l‘écho des victimes qui n’ont pas pu, pas osé encore franchir ce pas et, aide en cela.
Beaucoup de groupes, de pages, de comptes se sont formés sur les réseaux sociaux et permettent à beaucoup de victimes de s’identifier et témoigner.
Pour pouvoir en parler, il faut être soutenu, accompagné tant psychologiquement que familialement et /ou amicalement, et désormais par toutes ces victimes ou personnes qui, se mobilisent ici ou là et, qui permettent aux personnes les plus isolées, d’être comprises, épaulées.
Parler devient alors une possibilité, parfois un combat, une survie
Quelle qu’en soit la raison, la motivation : parler libère
Ainsi, lire la défense de ses droits, les conséquences des maltraitances, les combats
menés, donnent une légitimité d’exister aux victimes, peut-être de pousser la porte d’une Association, d’un soignant, d’un avocat ....
Cela engage souvent vers une thérapie reconstructrice, nécessaire à la survie et au bon développement de la victime dans sa vie future
Ecrire, liker, partager permet d’engager un combat de masse qui mobilise, interpelle et aide à bouger les certitudes, les pratiques ancrées et erronées
Les indignations marquées, les colères, les revendications, à force de courage et de constance, ébranlent, jour après jour, ces pratiques obsolètes pour savoir accueillir la parole d’un enfant, d’une victime, l’accompagner et la restaurer.
Sur le terrain et de manière concrète, ce n’est pas faire de la délation que de prévenir les autorités compétentes en cas de violences, abus observés, entendus, ou vus sur un enfant : c’est faire son devoir de citoyen, d’humain et, peut-être, empêcher un crime ou un délit avenir sur un enfant.
Le cas échéant, c’est de la non-assistance à personne en danger, non dénonciation de mauvais traitements etc.
C’est un outil que la loi nous donne et, non un acte de délation
Pour résumer, si vous recueillez la parole d’un proche, d’un ami, d’un conjoint et quelle que soit la violence subie :
Accueillez là avec bienveillance et, engagez cette personne à se tourner vers des professionnels formés qui pourront l’aider. Ne jamais dire :
« Pourquoi, tu n’as pas dit non ? Pourquoi n’as-tu pas parler plus tôt ? tu exagères ! »
Ne jamais dire à un enfant « tu dis n’importe quoi » mais prendre en compte sa parole
Observez les changements de comportements et, s’il le faut, donnez-lui un espace ou il sera en confiance, avec un professionnel formé, qui pourra l’aider à libérer, peut-être, l’inimaginable
D’appeler le numéro pour l’enfance maltraitée, au 119, ou, d’envoyer un formulaire via le site du 119
D’appeler une Association de protection des victimes qui vous aidera dans vos démarches
▪ Si vous avez le moindre doute : il vaut mieux avoir peur de se tromper que de ne rien faire
▪ Ne vous abstenez pas lorsque vous entendez des paroles violentes, déplacées, des pleurs et / ou des gestes qui interpellent, des comportements inadaptés face à l’enfant
▪ Que ce soit votre famille, vos amis, vos collègues ou un quidam : agissez car l’enfant est une priorité.
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